Inconvénients des MOOC en formation : quel impact sur l’apprentissage ?

Plus de 90 % : c’est le taux d’abandon qui s’affiche sur la majorité des plateformes de MOOC. Les certifications, pourtant disponibles en ligne, tombent rarement dans l’escarcelle des apprenants, freinés par le manque de régularité ou l’absence d’un véritable accompagnement. Si la promesse affichée est celle d’une éducation ouverte à tous, force est de constater que seuls certains profils parviennent à tirer leur épingle du jeu.

Les parcours d’apprentissage en ligne sont confrontés à des obstacles bien réels : pas d’interactions immédiates, contenus inégaux, évaluations souvent automatisées. Autant de failles qui posent question sur l’efficacité réelle des MOOC, surtout lorsqu’il s’agit d’ancrer des compétences solides et durables.

Comprendre les MOOC : diversité des formats et fonctionnement

Les MOOC, ces cours en ligne ouverts à tous, promettent une accessibilité sans limite et des effectifs démesurés. Mais derrière ce concept, la réalité s’affine. Aux origines, des universités comme Stanford ou le MIT, via des plateformes telles que Coursera, edX ou Udacity, rêvaient de bousculer les cours traditionnels et d’ouvrir grand les portes du savoir. Sur le papier, l’idée séduit. Sur le terrain, la formation en ligne prend pourtant des visages multiples. Outre les MOOC destinés au grand public, on voit émerger des COOC (pensés pour les entreprises), des SPOC (groupes restreints et accompagnement renforcé), ou encore des SOOC, mi-privés, mi-ouverts. Ces formats hybrides tentent de corriger les faiblesses pédagogiques du modèle initial.

Pour mieux distinguer ces déclinaisons, voici les grandes lignes :

  • MOOC : public large, accès libre, contenus généralistes
  • COOC : formation dédiée à l’entreprise, modules adaptés aux métiers, logique de formation continue
  • SPOC : effectifs réduits, interactions privilégiées, accompagnement personnalisé

La diversité des plateformes MOOC amène son lot de disparités : qualité des cours, modalités d’accompagnement, rythme proposé… Rien n’est figé. Certains misent sur la vidéo, d’autres sur des supports écrits ou des forums ; l’évaluation, souvent automatique, laisse peu de place aux échanges avec les enseignants. L’expérience vécue dépend fortement de la plateforme choisie et de l’ergonomie proposée. En définitive, la formation à distance ne ressemble jamais tout à fait à un cours traditionnel en salle.

Pourquoi les MOOC séduisent-ils autant ? Tour d’horizon des atouts

La formation MOOC a su s’imposer par sa flexibilité. Les cours en ligne sont accessibles immédiatement, proposent des contenus actualisés, souvent portés par des experts universitaires ou professionnels. Pour beaucoup, le coût très modéré, voire nul, fait toute la différence, en France, certaines formations sont même prises en charge via le CPF.

Si ces formations connaissent un tel succès, c’est aussi grâce à des caractéristiques concrètes :

  • Autoformation : chacun gère son rythme, son organisation, adapte sa progression à ses contraintes.
  • Accessibilité : pas de frontière, une ouverture à l’international, une réponse à la diversité des profils.
  • Formation continue : possibilité de se former rapidement, sans interrompre son activité professionnelle.

Le catalogue s’est étoffé : de l’IA à la gestion de projet, il existe une offre pour chaque secteur. Les plateformes soignent leur expérience utilisateur, avec des interfaces intuitives qui facilitent la navigation et la progression. La formation hybride, combinant modules à distance et séances en présentiel, s’impose peu à peu comme un standard dans l’enseignement supérieur et la formation professionnelle. Ce modèle répond à la recherche d’efficacité pédagogique et d’adaptation aux besoins de chacun.

Le open online course contribue à ouvrir les portes de la connaissance, encourageant l’apprentissage permanent. De plus en plus d’employeurs incitent leurs collaborateurs à suivre des cours en ligne formation pour enrichir leur parcours et renforcer leur employabilité. Les MOOC participent ainsi à la transformation en profondeur des pratiques d’apprentissage et des trajectoires professionnelles.

Quels défis et limites pour l’apprentissage avec les MOOC ?

Derrière la façade accessible des MOOC subsistent des difficultés majeures. Le taux de rétention moyen reste désespérément bas : selon les analyses de Valérie Fernandez et Thomas Houy (Institut Mines-Télécom, Paris), moins d’un inscrit sur dix va jusqu’au bout du parcours proposé. L’abondance de ressources et la liberté d’organisation séduisent, mais l’accompagnement pédagogique manque trop souvent à l’appel.

Voici les principaux obstacles rencontrés par les participants :

  • Isolement : l’apprentissage se fait en solo, sans l’énergie d’un groupe ou la dynamique de la salle de classe. Les forums ne suffisent pas toujours à recréer ce lien.
  • Hétérogénéité des niveaux : des participants venus d’horizons très différents, parfois sans les prérequis nécessaires, peinent à progresser à un rythme commun.
  • Taux de complétion : l’autonomie requise est élevée. Beaucoup abandonnent en cours de route, faute d’encadrement ou de motivation.

Le modèle de la formation à distance atteint ici ses propres limites : transmettre des compétences pratiques, proposer des évaluations formatives ou respecter le rythme individuel de chaque apprenant reste complexe à grande échelle. L’investissement demandé aux établissements ne disparaît pas, il se transforme : concevoir des contenus de qualité, assurer l’animation et le suivi, mobilise des ressources humaines conséquentes. Les spoc, plus resserrés, tentent de pallier ces faiblesses, notamment en formation professionnelle, en ramenant de l’interaction et du suivi individualisé.

L’expérience des étudiants et apprenants dépend donc fortement du format choisi, de l’accompagnement proposé et de la capacité à rester engagé sur la durée.

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Bien choisir son MOOC : conseils pratiques pour une expérience réussie

Le choix de la plateforme MOOC, Coursera, edX, Udacity, FUN-MOOC en France, suppose d’être attentif à la qualité pédagogique et à la conception du cours en ligne. Avant de s’engager, il est pertinent d’examiner le contenu proposé, la crédibilité de l’institution organisatrice, la lisibilité des objectifs et l’identification claire de l’équipe pédagogique. La présence de forums dynamiques, d’activités collaboratives ou de classes virtuelles peut faire la différence dans une formation en ligne.

Quelques repères pour évaluer la pertinence d’un MOOC :

  • Analysez les modalités d’évaluation : la fréquence des quiz, l’existence de travaux pratiques ou d’une certification finale témoignent du sérieux de la formation.
  • Vérifiez si le MOOC s’intègre à une formation hybride ou propose un accompagnement personnalisé, parfois assuré par des tuteurs ou mentors, un atout pour tenir la distance.
  • Assurez-vous de la compatibilité avec le CPF en France, un critère non négligeable pour les professionnels en reconversion ou ceux qui cherchent un financement.

Les formats évoluent sans cesse : à côté des MOOC ouverts, les spoc (groupes limités, suivi accru) et les cooc (pensés pour l’entreprise) se multiplient. Des parcours spécialisés, comme ceux développés par Stanford ou Udacity sous l’impulsion de Sebastian Thrun, offrent un accompagnement ciblé et une expertise pointue. Avant de vous inscrire, mesurez la charge de travail hebdomadaire, la durée et la nature des interactions prévues. Le choix d’un MOOC doit s’appuyer sur l’adéquation entre le rythme, le format et le niveau d’exigence attendus, en phase avec votre projet professionnel.

Les MOOC n’ont pas fini de bousculer les chemins de l’apprentissage, mais pour s’y retrouver, il faut parfois davantage qu’une simple connexion internet. Le savoir partagé à grande échelle, c’est aussi l’art de choisir le parcours qui ouvre vraiment des horizons.