Un salarié en contrat à durée déterminée cumule les mêmes droits qu’un collègue en CDI, dès le premier jour de travail. Un demandeur d’emploi continue d’acquérir des crédits de formation pendant sa période d’indemnisation. Les agents publics disposent d’un mécanisme spécifique, distinct du régime des salariés du privé. Les indépendants, eux, ne sont pas automatiquement exclus, à condition de cotiser à certains fonds.
- La liste des bénéficiaires s’élargit régulièrement, mais certaines conditions restent obligatoires.
- Les droits évoluent selon le statut professionnel, le temps de travail et la législation en vigueur.
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Le compte personnel de formation, à quoi ça sert vraiment ?
Le compte personnel de formation (CPF) est devenu la pierre angulaire de la formation professionnelle. Depuis 2015, chaque salarié du privé, indépendant, demandeur d’emploi ou agent public accumule, année après année, des droits à la formation qui peuvent transformer sa trajectoire professionnelle.
Le principe est direct : un crédit, exprimé en euros pour les salariés du privé (500 euros crédités chaque année, jusqu’à un maximum de 5 000 euros ; 800 euros annuels avec un plafond de 8 000 euros pour les personnes sans diplôme ou en situation de handicap), ou en heures pour les agents publics. Toute la gestion se fait via une seule plateforme centralisée, accessible à tout moment.
Cet outil n’est plus un simple coup de pouce financier pour une formation choisie au hasard. Il donne accès à des formations certifiantes, à des bilans de compétences, à la préparation du permis de conduire, à la validation des acquis de l’expérience, et même à la création ou reprise d’une entreprise. Elle peut aussi servir aux salariés qui souhaitent progresser en français. Quelle que soit la phase professionnelle que l’on traverse, le CPF reste une ressource fiable.
D’autres acteurs peuvent compléter ce compte : l’employeur par des versements additionnels, France Travail, les conseils régionaux ou l’Agefiph. Les bénéficiaires de l’obligation d’emploi (BOETH) voient leur crédit annuel rehaussé. La caisse des dépôts et consignations pilote l’ensemble du fonctionnement, contrôle les organismes de formation et veille à la bonne utilisation des fonds.
Le compte personnel d’activité (CPA) va plus loin en regroupant le CPF et le compte d’engagement citoyen, qui récompense l’engagement bénévole par des droits supplémentaires à la formation. On assiste ainsi à une logique d’accumulation vertueuse, qui valorise autant le parcours professionnel que l’engagement citoyen.
Qui a droit au CPF : tour d’horizon des bénéficiaires et conditions
Le compte formation personnel touche aujourd’hui une grande diversité d’actifs. Que l’on soit salarié, indépendant, agent public, demandeur d’emploi ou artiste-auteur, chaque situation ouvre droit à des conditions et modalités d’acquisition bien précises.
Passons en revue les principales catégories :
- Un salarié du privé alimente son compte de 500 euros par an, plafonné à 5 000 euros. Pour une personne sans qualification ou relevant de l’obligation d’emploi (BOETH), le montant s’élève à 800 euros par an, soit un plafond de 8 000 euros.
- Le travailleur indépendant, qu’il soit micro-entrepreneur, artiste-auteur ou conjoint collaborateur, bénéficie lui aussi du CPF s’il est à jour de sa contribution à la formation professionnelle.
- L’agent public crédite son compte en heures : 25 heures chaque année, jusqu’à un plafond de 150 heures, utilisables pour des actions visant la reconnaissance de compétences professionnelles.
- Le demandeur d’emploi ne perçoit pas de nouveaux droits pendant la période d’inactivité, mais conserve la possibilité d’utiliser ceux acquis lors de précédents emplois. Différentes aides spécifiques existent, comme la rémunération de formation ou l’intervention d’abondements, notamment via France Travail.
- Les personnes en situation de handicap bénéficient d’une majoration automatique de 300 euros annuels, cumulable avec les plafonds spécifiques.
Pour les salariés à temps partiel, le montant des droits suit une logique de prorata par rapport au temps travaillé sur l’année. Dès la retraite prise, l’acquisition de droits cesse, sauf en cas d’activité professionnelle poursuivie dans le cadre du cumul emploi-retraite : le solde reste alors mobilisable.
Ce compte peut recevoir des abondements supplémentaires en provenance de l’employeur, de France Travail, du conseil régional ou de l’Agefiph. La sécurisation des droits et leur gestion dépendent toujours de la caisse des dépôts et consignations.
Quelles formations peut-on financer avec son CPF ?
Le compte personnel de formation permet de choisir parmi une large palette de formations certifiantes, pensées pour renforcer l’autonomie et l’employabilité.
La diversité des actions éligibles est concrète :
- Des formations professionnelles certifiantes, inscrites au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) ou dans un registre spécifique.
- Un bilan de compétences pour faire le point sur son parcours et orienter ses choix d’évolution.
- L’accompagnement à la validation des acquis de l’expérience (VAE), pour transformer le vécu professionnel en certification reconnue.
- La préparation au permis de conduire (véhicules légers ou poids-lourds).
- Des formations de langue, par exemple le français langue étrangère pour celles et ceux qui souhaitent renforcer leur intégration professionnelle.
- Des modules relatifs à la création ou reprise d’entreprise, pour qui veut se lancer ou reprendre une activité indépendante.
Pour les agents publics, le compte formation aide à acquérir de nouvelles expertises, à préparer une évolution, voire à s’orienter vers une reconversion. Le passeport de prévention recense quant à lui les formations en santé et sécurité, outil précieux pour renforcer la protection au travail.
Ce dispositif ouvert traduit une volonté claire : accompagner le projet de chaque actif, sans limite d’âge ou de secteur, face à l’évolution rapide des métiers et des attentes professionnelles.
CPF mode d’emploi : comment utiliser ses droits et aller plus loin
Pour consulter ses droits, il suffit de se connecter à la plateforme dédiée au compte personnel de formation. Chacun retrouve en quelques instants le montant disponible : en euros pour les salariés du privé, en heures pour les agents publics. À titre indicatif, un salarié à temps plein capitalise généralement 500 euros de droits formation par an (plafond à 5 000 euros), tandis que les bénéficiaires de l’obligation d’emploi voient leur crédit annuel rehaussé de 300 euros, jusqu’à 8 000 euros.
Le parcours vers une formation éligible s’opère sans intermédiaire : choix du cursus, inscription, transmission des justificatifs, tout se pilote en ligne. Les usages courants sont multiples : formations certifiantes, bilans de compétences, permis de conduire, toutes les étapes sont facilitées pour accélérer l’accès à la formation choisie.
Bâtir un projet s’avère plus efficace quand on est épaulé : le conseiller en évolution professionnelle (CEP) devient l’allié pour cibler le parcours pertinent, repérer les financements complémentaires (employeur, France Travail, Agefiph, conseil régional) et structurer la démarche de transformation professionnelle. En cas de reconversion, des abondements peuvent venir compléter le montant accumulé sur le compte.
Les droits engrangés avant une période de chômage restent utilisables par les demandeurs d’emploi. France Travail propose plusieurs voies de financement et de rémunération : action de formation conventionnée (AFC), aide individuelle à la formation (AIF), rémunération de formation de France Travail (RFPE). Le maintien des allocations dépend de la validation du projet formation et de son adéquation avec le parcours professionnel envisagé.
Élément clé du nouveau paysage emploi-formation, le passeport d’orientation, de formation et de compétences suit chaque actif tout au long de sa vie professionnelle. Il regroupe diplômes, certifications, CV, et valorise l’ensemble de l’expérience : un outil qui simplifie les mobilités et booste l’employabilité, sous la houlette de la caisse des dépôts et consignations.
Finalement, le CPF n’est pas un simple compteur de crédits. C’est une passerelle puissante, une invitation à transformer ses ambitions et à maîtriser chaque étape de son futur professionnel.


